Le retour brutal de l’inflation en 2022 place la préservation de leurs économies au cœur des préoccupations des épargnants. En effet, la flambée des prix vient inexorablement amoindrir les rendements des supports de placement et fait fondre petit à petit la valeur des capitaux investis. Face à un tel phénomène, il n’existe malheureusement pas de remède miracle. Néanmoins, il est possible d’actionner certains boucliers, afin de protéger son épargne en période d’inflation. Investissons.fr vous en propose un rapide tour d’horizon.
Investir dans des placements réels qui progressent
L'immobilier : refuge clé face à l'inflation

Il constitue la valeur refuge préférée des français et un bon rempart contre l’inflation car :
- sur le long terme, les prix de l’immobilier progressent généralement comme l’inflation + 1 point ;
- l’indice de référence des loyers est indexé sur la hausse du niveau de vie ;
- le poids des mensualités de crédit a proportionnellement tendance à baisser par rapport aux revenus des ménages (salaires, loyers perçus, etc.), lorsque ces derniers augmentent.
Néanmoins plusieurs paramètres doivent être pris en compte :
- La pierre pâtit d’une fiscalité assez lourde (notamment sur l’immobilier locatif standard). Son rendement peut s’en trouver altéré, même si quelques solutions d’allègement existent.
- Concernant l’investissement locatif, la protection contre l’inflation dépend de la capacité des locataires à absorber les hausses de loyers. En outre, la généralisation de l’encadrement de ces derniers dans de nombreuses villes de France tend à relativement pénaliser ce type de placement.
- La hausse des taux qui se profile pourrait, à terme, entraîner un ajustement des prix de l’immobilier à la baisse et donc réduire la valeur des patrimoines.
L’or, une réserve de valeur intemporelle
Autre valeur refuge affectionnée par les 25 % de français qui en détiennent.
Entre 2000 et 2020, la valeur de l’or a été multipliée par 5 alors que l’inflation n’a été que de 33 %. Néanmoins, il présente des périodes de volatilité forte (d’où un risque de perte en capital) et n’a pas de rendement (ce qui pourrait le desservir en cas de confirmation de la remontée des taux).
Il existe plusieurs façons d'investir dans l'or :
- Acheter de l'or physique dans des boutiques physiques ou via des sites spécialisés
- Acheter des actions de sociétés aurifères chez un courtier et à détenir sur un compte-titres
- Acheter de l’or papier (ETF or) chez un courtier et à détenir sur un compte-titres
- Contrats Futures et autres produits à effet de levier chez un courtier et à détenir sur un compte-titres
Parmi les courtiers proposant des actions de sociétés, des ETF ou des produits à effet de levier, Degiro est selon nous l'intermédiaire proposant le plus d'instruments pour investir dans l'or, dont 2 ETF du secteur sans frais de courtage.
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👉 Pour en savoir plus : Pourquoi et comment investir dans l’or ?
Les forêts : un placement réel contre l'inflation

L’investissement dans les GFI (Groupement Forestier d’Intérêt) peut constituer un bon outil de diversification patrimoniale et de protection contre l’inflation. En effet, la valeur des forêts évolue dans le temps, concomitamment avec l’inflation. Si son rendement est inférieur à celui des actions ou de l’immobilier, cet actif bénéficie d’une certaine stabilité et surtout d’avantages fiscaux non négligeables : une imposition privilégiée à la transmission de patrimoine et une réduction d’impôt à hauteur de 25 % du capital investi.
🔗 Pour en savoir plus : Pourquoi s'intéresser au bois comme placement de diversification ?
Les matières premières (ou commodities) : le hedge des professionnels
Elles couvrent des besoins essentiels (se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer) et sont à la base de tous les biens indispensables à l’économie. Disponibles en quantité limitée, leur prix augmente mécaniquement en période d’inflation, quand la demande s’emballe. Se positionner notamment sur certains métaux précieux utilisés pour la transition énergétique peut représenter un pari intéressant.
📚 À lire aussi : Investir dans les matières premières : mode d'emploi !
Oser la Bourse pour protéger son épargne en période d’inflation
Pourquoi les actions peuvent, elles aussi, constituer un bon garde-fou contre l’inflation ?
- Elles peuvent offrir, sur le long terme, un rendement supérieur à la hausse des prix malgré leur volatilité.
- Les profits de certaines entreprises et donc leurs performances boursières peuvent s’accroître sous l’effet de l’inflation (qui, dans certains cas, boostent les marges).
Lorsqu’une crise surgit, le cours des actions a tendance à s’écrouler. Cependant ces effondrements sont pratiquement toujours, par le passé, restés temporaires (Subprimes, Covid, etc.). Personne ne peut prédire comment la chute actuelle du CAC 40 (liée principalement à l’invasion de l’Ukraine par la Russie) va évoluer. Mais acheter, dans ces périodes de creux, des actions affichant de belles perspectives de rebond (PER pas trop élevés et secteurs en pointe) peut s’avérer pertinent.
👉 Pour aller plus loin : Les meilleurs courtiers pour investir en Bourse en 2022
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Comment optimiser l’allocation de son portefeuille ?
Dans un contexte inflationniste, le challenge consiste à se focaliser sur les entreprises :
- disposant d’un fort « Pricing Power », c’est-à-dire capables de répercuter la hausse de leur coûts de fabrication ;
- s’adressant à des clientèles aisées relativement insensibles aux hausses de tarifs ;
- capables de tirer partie de la montée des taux d’intérêt : valeurs bancaires et assurances ;
- peu ou pas endettées (ne risquant donc pas de souffrir de la hausse des frais de financement) ;
- issues du secteur des matières premières et de l’énergie (dans le but de profiter de l’augmentation exponentielle des prix dans ce secteur) ;
- en mesure de bénéficier de la reprise économique (aéronautique, tourisme etc.) ;
- représentant « les valeurs défensives », c’est-à-dire généralement faiblement impactées par la conjoncture (secteurs de la santé, de l’agro-alimentaire, de la distribution, etc.). Un petit bémol toutefois : ces dernières éprouvent parfois des difficultés à répercuter l’accroissement des coûts de production.
Recourir avec modération aux placements peu rémunérateurs ou risqués
Livret A, LDDS, CEL, livrets bancaires
Faiblement rémunérés, ces supports voient leur rendement réel devenir négatif en période inflationniste. Seul à être indexé sur la hausse du coût de la vie, le LEP tire son épingle du jeu mais son plafond est dérisoire (7 700 euros) et il est soumis à condition de ressources.
Cependant, ces placements ne sont pas totalement à négliger car ils apportent sécurité (les fonds sont garantis) et liquidité. Il peut donc être judicieux de les conserver partiellement pour faire face aux imprévus.
Les fonds euros des assurances vie
Même constat que pour les livrets : les fonds euros rapportent moins de 1 % en moyenne désormais et leur rémunération réelle apparaît, elle aussi, négative. Il est néanmoins vivement conseillé d’en garder une part dans un contrat d’assurance vie. En effet, là encore, les fonds sont garantis à 100 % et restent disponibles. Parallèlement, il peut être opportun de souscrire davantage de fonds en unités de compte. Ces derniers sont investis sur des supports variés (actions, obligations, immobilier, etc.). Ils sont donc plus rémunérateurs (mais aussi plus risqués).
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Les obligations indexées sur l’inflation (ou linkers)
Ce sont des titres émis par des États. Contrairement aux obligations classiques, le revenu qu’elles procurent (le coupon) augmente selon l’indice des prix sur lequel elles sont indexées. Elles peuvent être souscrites en direct ou via des fonds obligataires disponibles dans des contrats d’assurance vie mais aussi des ETF. Par exemple, AMUNDI ETF EURO INFLATION UCITS ETF DR a pour objectif de répliquer, au plus près, l'évolution de l'indice Markit iBoxx Euro Inflation Linked, à la hausse comme à la baisse.
Performance annualisée | 1 an | 3 ans | 5 ans |
Amundi ETF EURO Inflation | -3,37 % | 5,00 % | 7,59 % |
Indice de référence | -3,22 % | 5,57 % | 8,69 % |
Tableau récapitulatif de la performance de l'ETF Amundi Euro Inflation vs l'indice de référence
Pourquoi la prudence s’impose ? Si les taux montent, le prix des nouvelles obligations émises devient plus attractif par rapport à celles déjà acquises. Le prix de revente de ces dernières peut s’en trouver défavorablement affecté.
Par ailleurs, en cas de déflation, le coupon devient moins intéressant (car corrigé de celle-ci) et l’obligation risque de manquer de liquidité. À détenir dans une poche défensive de son portefeuille.
Vous souhaitez vous exposez à l'ETF Amundi EURO Inflation à votre portefeuille d'investissement ?
Ce dernier peut être intégré dans différents enveloppes d'investissement tels que :
- Une Assurance-vie avec Linxea Avenir
- Un PEA avec Fortuneo
- Un compte-titres avec Degiro
Le Bitcoin

Qualifié parfois de « nouvel or numérique », il suscite un engouement croissant. Du fait de sa rareté (il est limité par construction à 21 millions d’unités), certains y voient un bon bouclier contre la hausse du coût de la vie.
Si vous souhaitez vous en procurer, des courtiers spécialisés comme Binance, ou Crypto.com seront sûrement les meilleures solutions. Toutefois, il est important de noter que cet actif subit de fortes périodes de volatilité depuis sa création en 2008. Selon nous, une exposition aux cryptomonnaies comme le Bitcoin ne devrait pas dépasser 5% de votre épargne.
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Se faire plaisir
Consommer, si possible des biens créateurs de valeur
Puisque les placements traditionnels affichent un faible rendement (voire un rendement négatif en valeur réelle) en période inflationniste, pourquoi ne pas en profiter pour acquérir des biens de consommation (avant que leur prix ne s’envole) ou réaliser un projet d’envergure (travaux d’équipement, de valorisation du logement, formation etc.) ?
Penser aux objets de collection
L’acquisition d’objets de collection, tels que : voitures anciennes, caves, chevaux, cartes Pokémon, etc. peut parfaitement s’inscrire dans une double stratégie payante : placer son argent sur des biens réels qui évoluent avec l’inflation tout en se faisant plaisir. À réserver toutefois aux connaisseurs.
Aider ses proches
Pour ceux qui le peuvent, ce pourrait être également le bon moment pour songer à donner un coup de pouce à leur entourage, sous la forme d’une donation, par exemple. Assortie d’une exonération de droits à concurrence de 100 000 euros tous les 15 ans par enfant, celle-ci permet de faire d’une pierre trois coups : soutenir sa famille, préparer sa succession et éviter de voir ses actifs dépréciés.
L'avis de la rédaction : la diversification, clé de l'investissement
Même si l’inflation fait indubitablement peser une menace à court terme sur l’épargne, il convient toutefois de ne pas céder à la panique, ni d’utiliser des outils risqués pour lesquels l'on n'a ni appétence ni compétence. En ces temps d’incertitude, le mot d’ordre reste la DIVERSIFICATION. Le défi consiste donc à se construire un portefeuille multi-actifs bien aligné avec sa tolérance au risque et à identifier le « mix placements » le plus cohérent avec sa situation personnelle.
Foire aux questions (FAQ)
Comment se définit l’inflation ?
Selon l’INSEE, l’inflation est « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix ». Elle est évaluée par l’indice des prix à la consommation (IPC) qui mesure la variation moyenne, entre deux dates, des prix des produits consommés par les ménages.
Quelles sont les causes de l'inflation actuelle ?
La forte reprise qui a suivi la crise sanitaire liée au Covid a engendré une augmentation de la demande dans tous les domaines. Dans un contexte de capacités de production et de logistique encore en sous-régime (dû aux confinements successifs en Chine notamment), les prix se sont envolés. La guerre en Ukraine est venue largement amplifier le phénomène par la pression qu’elle fait peser sur les prix de l’énergie et des matières premières. La forte limitation des importations de pétrole russe par l’Europe d’ici la fin de l’année risque de renforcer encore la tendance.
Quel est l'impact de l'inflation sur l’économie ?
Le retour de l’inflation impacte en premier lieu le pouvoir d'achat des ménages. De plus, il fait peser un risque certain sur la croissance car il induit mécaniquement une baisse des investissements et de la consommation. De fait, depuis le début de l’année, la consommation des ménages en biens a commencé à chuter : -1,3 % en mars selon l’INSEE. Pour l'instant, cette baisse touche essentiellement la consommation alimentaire et, dans une moindre mesure, la consommation d’énergie. Par ailleurs, l'activité s’est contractée de 0,2 % au 1er trimestre 2022.
À quel niveau, l'inflation s’établit-elle aujourd’hui ?
Pour la première fois depuis septembre 1985, l'inflation sur 1 an est passée au-dessus de la barre des 5 % en mai 2022 (5,2 %), selon l’INSEE. Elle touche désormais tous les postes de consommation de l’économie (alimentation : + 4,2 %, énergie : + 28 %).
Comment la France se situe-t-elle par rapport aux autres pays en terme d'inflation ?
La France subit le taux d’inflation le moins élevé des pays de la zone euro. En Allemagne, il atteint 7,9 % en mai 2022 (plus haut niveau depuis 50 ans), en Espagne : 8,7 %. Hors Union Européenne, le Royaume-Uni affiche 9 % d’inflation, les USA, 8,3 % (avec un léger ralentissement en avril).
Quelles sont les perspectives d'évolution de l'inflation pour 2022 ?
Dans sa dernière note de conjoncture, L’INSEE anticipait une inflation à 5,4 % pour l’année 2022 en France. Ce taux pourrait progresser en cours d’année et devrait continuer à largement peser sur la croissance. L'institut a revu à la baisse l’acquis de croissance, (c'est-à-dire le niveau de croissance annuel si l’activité économique stagnait au 2ème semestre) à 1,9 % pour 2022 (contre 3,2 % précédemment)