Private Equity : tout ce qu’il faut savoir !

Autrefois réservé aux institutionnels, le private equity (désigné capital investissement ou capital risque en français), s'ouvre progressivement aux particuliers. Cette méthode d'investissement dans des sociétés non cotées en bourse dispose de nombreux avantages.Quels sont-ils et comment en profiter ? Dans cet article, nous répondons à ces questions et bien plus.

Qu’est-ce que le private equity ?

Capital risque : définition

Le private equity consiste à acquérir des parts de capital, minoritaires ou majoritaires, au sein de sociétés non cotées en bourse. Le terme « private » (privé) s’oppose ainsi au public equity, qui consiste quant à lui à faire l’acquisition de titres issus de cotations publiques.

Ainsi, à l’abri des fluctuations des marchés financiers, l’investisseur s’offre à priori une meilleure visibilité que pour un investissement sur les places boursières, le but étant bien sûr de réaliser la meilleure plus-value possible au moment de céder ses parts à d’autres acheteurs. En outre, le capital investissement est un bon moyen de financer le développement d’une entreprise qui vous tient à cœur. Si vous avez foi en ses futurs résultats, ou que vous souhaitez soutenir la cause qu’elle défend, le private equity est un placement idéal à envisager !

Investir dans un fonds de placement ou en direct

Le plus souvent, le capital risque se fait via un fonds d’investissement spécialisé qui gère les participations et peut même parfois donner droit à des réductions d’impôts. Si ces participations sont généralement conservées entre 5 à 7 ans avant d’être revendues, ce n’est pas toujours le cas. La clôture peut en effet se négocier à 3 ans ou, plus rarement, à 10 ans. Quoi qu’il en soit, il s’agit toujours d’investissements à long terme, durant lesquels il est impossible de liquider ses parts.

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Notez qu’il est également possible d’investir directement auprès d’une entreprise, sans intermédiaire, pour une plus grande liberté d’action. Cependant, cela demande au particulier d’investir seul et tous n’ont pas les fonds nécessaires

Quelles sont les formes du capital investissement ?

Aujourd’hui, on distingue 5 grands types de private equity. En résumé, sachez que leur nature et leurs objectifs dépendent avant tout de la situation de l’entreprise :

  • Le capital amorçage : lorsque le projet est encore en phase embryonnaire ou fictif. Il est notamment très utilisé dans les secteurs de l’innovation comme la biotech, les énergies propres, etc. Il s’agit peut-être de l’investissement le plus risqué, mais potentiellement le plus rentable.
  • Le capital création : quand l’activité se lance et n’a pas encore démarré. Là encore, les possibilités de rendements peuvent être très attrayantes, mais toujours à risque.
  • Le capital développement : cette fois, l’entreprise est déjà en activité et éventuellement mature. Les fonds collectés sont censés l’aider à augmenter son capital production, développer de nouveaux produits, recruter, etc. Les investisseurs préfèrent souvent ce modèle, car ils sont généralement rassurés par les profits déjà réalisés.
  • Le capital transmission : il est quant à lui très utile pour acquérir une société alors que des actionnaires majoritaires souhaitent se retirer. Les fonds, ainsi débloqués, permettent alors de la transférer vers d’autres personnes ou sociétés. Cette méthode prend fréquemment la forme d’un Leverage Buy-Out (LBO).
  • Le capital retournement : ici, l’entreprise fait face à de grandes difficultés et a besoin d’aide pour rétablir sa santé financière. Les investisseurs misent sur un nouveau départ pour générer des profits. Il s’agit du capital investissement le plus marginal.
Performances annuelles francaises du private equity
Les performances annuelles françaises du private equity sont nettement supérieures à l’immobilier et à l’actionnariat du CAC 40 – Source : France Invest

Pour approfondir, retrouvez notre lexique sur les startups Tech

Comment investir dans des entreprises non cotées ?

Fonds d’investissement : FCPR, FCPI ou FIP

Maintenant que la pratique du capital investissement se démocratise, notamment grâce à des fonds dédiés et à la Loi Pacte de 2019 qui a fait tomber plusieurs barrières, il est facile d’acquérir des parts de fonds d’investissement dédiés au private equity. Les participations obtenues peuvent ensuite s’intégrer dans plusieurs enveloppes fiscales très intéressantes comme le PEA, l’assurance-vie ou éventuellement un compte titres. Là encore, plusieurs types de fonds sont possibles pour cette solution de placement financier :

  • les Fonds Communs de Placement à Risques (FCPR) : investis en titres d’entreprises non cotées à hauteur de 50 % minimum ;
  • les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) : investis en titres de sociétés innovantes non cotées à 60 % minimum ;
  • les Fonds d’Investissements de Proximités (FIP) : investis dans des PME régionales à hauteur de 60 % minimum.

Pour plus d’informations — Retrouvez notre article complet sur les différents fonds d’investissement

Club deal : un bon plan pour exploiter cette solution d’épargne active

Enfin, vous pouvez investir via des clubs deals, une réunion de plusieurs investisseurs particuliers qui mettent en commun leurs capitaux pour acquérir des biens qui seraient inaccessibles individuellement. À l’origine, les clubs deals s’appliquaient principalement aux achats de propriétés immobilières ou des fonds de commerce. Désormais, la pratique s’est finalement élargie à l’acquisition de parts en PME. Le principe est donc similaire aux fonds d’investissement en commun, mais permet d’éviter des frais de gestion. En revanche, les investisseurs ne sont pas protégés en cas de litiges. Puisque le capital investissement présente déjà sa part de risques, prenez en compte l’aspect non réglementé du club deal avant de vous lancer dans cette solution de placement…

Avantages

  • +Un fort potentiel de rendement ;
  • +Une offre virtuellement infinie (toute entreprise non cotée peut théoriquement faire l’objet d’un tel investissement) ;
  • +Idéal pour apporter votre soutien à des entreprises qui vous tiennent à cœur ;
  • +Possibilité d’avantages fiscaux via le PEA ou l’assurance-vie ;
  • +Une multitude de fonds d’investissement sont dédiés à la pratique ;
  • +Mais vous pouvez aussi investir directement sans passer par ces derniers.

Inconvénients

  • -Votre investissement est immobilisé sur une longue durée ;
  • -Vous ne pouvez pas liquider vos parts en cas de mauvais résultats de l’entreprise ;
  • -La valorisation n’est pas garantie ;
  • -Le succès de l’opération s’évalue au cas par cas. Aucun capital-investissement n’est totalement sûr.

Investir dans le capital risque : atouts, freins et avis de la rédaction

Private equity : avantage et inconvénients

Si le private equity fait désormais des émules, ce n’est pas sans raison ! Selon France Invest, sa performance globale annualisée en France s’avère de 11,7 % depuis 15 ans. Nette de frais ! Mieux encore, entre 2018 et 2021, le chiffre monte même jusqu’à 13,6 %. De quoi donner envie aux investisseurs de suivre la tendance ! De plus, vos possibilités d’investissement sont théoriquement illimitées, puisque la seule condition à remplir est que l’entreprise ne soit pas cotée en bourse. La seule véritable limite à la diversification de votre portefeuille ne tient donc qu’à votre ambition !

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Attention néanmoins, le bilan n’est pas tout rose pour autant. D’abord, toutes les sociétés n’augmentent pas forcément leur valorisation suite à une levée de fonds. Ensuite, en cas de chute de valeur, le capital investi est loin d’être garanti. De plus, comme il est impossible de liquider ses parts, vous ne pourrez pas vous retirer.

 

Notre avis sur le capital investissement : un rendement attractif, mais à risque !

Alors que les solutions d’épargnes classiques sont de plus en plus décriées, les investisseurs privés sont constamment à la recherche de projets à fort rendement annuel. Justement, en plaçant son épargne au sein de petites capitalisations, mais à l’appétit grandissant, le private equity peut en fin de compte être l’aubaine que vous espérez.

Une impossibilité de liquider ses parts avant la fin de la phase de désinvestissement, un placement à long terme sans garantie de valorisation… les risques sont bien présents. En revanche, la possibilité de rendement à deux chiffres peut faire rêver. De plus, la possibilité d’intégrer vos parts au sein d’enveloppes permettant d’obtenir des réductions fiscales est également très séduisante, surtout si vous engagez de grosses sommes.

En bref, le private equity ne peut pas se vanter de faire exception à la règle d’or : se garder d’investir la totalité de son épargne dans un seul produit. Bien au contraire, dans ce cas précis, elle s’applique plus que jamais ! Mieux vaut donc l’utiliser comme une manière de diversifier son portefeuille d’investissement. Si vous souhaitez malgré tout tenter un coup de poker, attention à ne pas faire tapis !

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Baptiste Vinçon

Baptiste Vinçon

Rédacteur indépendant depuis plus de 4 ans. Passionné par la vulgarisation de l'industrie, de la finance et des nouvelles technologies, Baptiste démocratise les sujets liés aux matières premières, aux marchés financiers et au développement durable.

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