L'année 2021 a été pleine de rebondissements : crise sanitaire, dysfonctionnement des chaines d'approvisionnements, envolée du prix des matières premières, bref une cascade d'événements sans précédents qui ont bouleversé nos modes de vie et notre vision du vivre ensemble! Alors que de plus en plus de citoyens prennent conscience des enjeux climatiques, les énergies renouvelables prennent de plus en plus d’ampleur. Parmi elles, une énergie qui “rayonne” : le solaire. Quelles sont les différentes utilisations de l’énergie solaire et comment investir dans ce domaine sans se tromper ?

Le solaire : focus sur cette énergie d'avenir
Une énergie renouvelable (ENR) est à l’opposé d’une énergie fossile. La première est inépuisable (le vent, le soleil, la force de la mer…) tandis que la seconde ne pourra être renouvelée.
L'énergie solaire est une source d'énergie qui dépend du soleil. Cette énergie permet de fabriquer de l'électricité à partir de panneaux photovoltaïques ou des centrales solaires thermiques, grâce à la lumière du soleil captée par des panneaux solaires.
Le solaire est une des ENR les plus populaires en France et pour cause. Pendant plusieurs années, des aides à l’installation de dispositifs solaires étaient possibles pour les logements de particuliers et parfois pour les professionnels. De plus, le solaire est une énergie qui ne coûte rien, en dehors du matériel à faire poser. Les rayons du soleil ne demandent ni droit de passage, ni surcoûts. Cependant, cela reste une énergie difficile à stocker et soumise aux aléas de la météo. Donc plus favorable dans des régions davantage ensoleillées.
Ne pas confondre photovoltaïque et thermique
Vous connaissez sûrement le terme “panneau solaire”. Que désigne-t-il ? Il s’agit des panneaux que l’on voit sur les toits par exemple. Mais pas seulement.
En réalité, il existe plusieurs types d’énergies solaires aujourd’hui. Ces énergies ne sont pas produites de la même manière et ne servent pas aux mêmes choses.
Le photovoltaïque est issu de panneaux, composés de modules ou cellules photovoltaïques, qui captent et convertissent la lumière en électricité. De l’électricité qui peut être autoconsommée par le bâtiment équipé des panneaux, reversée à un bâtiment voisin ou revendue à des fournisseurs d’énergie, qui la renvoient vers d’autres lieux.
La seconde énergie solaire est le thermique : des capteurs solaires se servent de la chaleur dégagée par les rayons pour faire chauffer de l’eau, eau qui est ensuite réutilisée dans des maisons (eau chaude sanitaire ou eau chaude dans les radiateurs par exemple).
Pourquoi investir dans le solaire : un investissement éthique et rentable

Investissements dans les technologies liées à l'énergie solaire de 2004 à 2019 - Source Statista 2021
De nos jours, entre enjeux climatiques et chocs économiques, les énergies fossiles nous restent indispensables mais ne représentent plus l’avenir. De leur côté, les énergies renouvelables constituent des produits amenés à se démocratiser. Des valeurs qui prennent une part importante du marché mondial de l’énergie.
La rentabilité d’un projet lié à l’énergie solaire dépend de plusieurs facteurs. Selon sa position géographique, l’équipement utilisé et les montants investis, vous pourriez espérer atteindre une rentabilité moyenne entre 3 et 15% par an.
Il est important de noter que le retour sur investissement dépendra du type d’investissement (direct en investissant dans une ferme solaire ou indirect en participant au financement d’un projet coopératif, en achetant des actions ou en passant par une plateforme de financement participatif)
Le secteur du solaire est en pleine expansion et les projets se pensent de manière plus globales : il ne s’agit plus seulement de faire poser des panneaux photovoltaïques sur votre toiture afin d’assurer une indépendance énergétique à votre logement. En France, les dirigeants tentent timidement de faire des choix en matière d’énergie. De nos jours, les associations, les collectivités, les entreprises ou les services de l’Etat se tournent vers des projets innovants, comme des parcs photovoltaïques, l’autoconsommation des bâtiments publics ou encore des parkings surplombés de panneaux solaires… Une opportunité d’investissement intéressante mais comment faire ?
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Comment investir dans le solaire : premiers pas, participer au développement de projets existants
Les plateformes de financement participatif spécialisées

Depuis quelques années, le financement participatif occupe une place prépondérante dans le financement de projets. Sur les plateformes de crowdfunding, des particuliers ou des professionnels peuvent soutenir des projets en échange d’une contrepartie ou sous forme de prêts et d’actions.
Le financement participatif est devenu incontournable pour les énergies renouvelables. Et cela fonctionne pour l’énergie solaire bien entendu. Si vous souhaitez trouver des projets comme des fermes photovoltaïques qui se créent ou encore des centrales solaires, plusieurs possibilités.
Le site de financement participatif Lendosphère, un pionnier en France, propose des projets 100 % développement durable et énergies renouvelables. Dans les différentes catégories, on trouve plusieurs types de projets consacrés au photovoltaïque ou au solaire thermique, de plus ou moins grande envergure, liés à des associations, des communes ou des collectivités territoriales, voire même des entreprises. Ces projets ont été vérifiés par Lendosphère auparavant, y compris leur validité écologique.
Lendosphère est basé sur un système de prêt rémunéré, assez intéressant pour les investisseurs. Le taux d’intérêt est compris en moyenne entre 3 et 10 %, en fonction du projet, de sa durée, du taux de risque qu’il réussisse ou pas. Prêt minimum : 50 €.
Attention toutefois : même si les projets ont été triés sur le volet au préalable, il reste un part de risque (faible, certes) qu’ils n’aboutissent pas ou dans plus longtemps et que l’investissement s’avère moins rentable que prévu.
Le site Lendopolis est également un vivier de projets où l’on trouve nombre de centrales solaires dans diverses régions françaises. On trouve également Lumo, EnerFip ou Wiseed. A vous de choisir le projet solaire qui vous intéresse le plus.
Cette manière d’investir n’en est qu’aux balbutiements. Le réflexe “soutien et financement participatif” n’est pas encore automatique, mais les taux d’intérêts sont intéressants, bien davantage que ceux d’un livret A.
La bourse

Les énergies renouvelables et les entreprises porteuses de ce type de projet commencent à percer dans le petit monde de la bourse. Par ce biais, on peut investir dans de grandes sociétés qui misent sur le solaire, qui portent des projets de fermes photovoltaïques ou de chauffage collectif à grande échelle dans la thermie ou l’aérovoltaïque.
Avant de se lancer, mieux vaut prendre conseil auprès d’un cabinet de courtage ou d’un courtier spécialisé dans les énergies renouvelables ou même les entreprises associées au solaire. Il en existe, que l’on peut trouver via internet.
Parmi les nombreuses entreprises actives dans les énergies renouvelables, on peut citer le producteur Français Neoen. Premier producteur indépendant Français, cette entreprise créée en 2008 est présente sur 3 continents et dans 15 pays. Initialement implanté en Europe de l’Ouest, Neoen s’est rapidement étendu en Amérique Centrale et Latine et entreprend dans le solaire, l’éolien et le stockage d’électricité verte. Elle compte à ce jour plus de 58 parcs photovoltaïques. À l’écriture de ces lignes l’action Neoen listé sur Euronext Paris s’élève à près de 38 €. En 2020 le chiffre d'affaire de la société a progressé de 18% par rapport à l'année précédente.
Les projets issus de coopératives
Les coopératives, ces regroupements de citoyens ou de professionnels avec un but commun, ont toujours existé. On est tous passé devant une coopérative agricole ou vinicole dans notre commune ou notre village par exemple. Ces dernières années, ces coopératives prennent un nouvel élan, notamment quand des citoyens se rassemblent pour défendre des causes de manière plus concrètes. Exemple dans les énergies renouvelables.
Dans l’Hexagone, ces initiatives portent le nom d’Enercoop, un réseau qui compte plus de dix délocalisations régionales pour assurer la viabilité de projets locaux, ou encore Energie partagée. Ces regroupements ont pour but de réunir des citoyens qui sélectionnent des projets autour des énergies renouvelables, parmi lesquelles le photovoltaïque et le thermique, et qui veulent peser dans les débats de la transition énergétique, en portant des valeurs. Les investisseurs peuvent choisir des projets locaux, voire ultra-locaux.
Dans cette même veine, Energie Partagée est une coopérative créée en 2010 qui réunit investisseurs, citoyens, entreprises, associations. Mais pas seulement. Le mouvement est également basé sur un fonds d’investissement. De la même manière qu’une autre coopérative, Energie Partagée propose de miser sur des projets dédiés aux énergies renouvelables, de grande ou de moins grande envergure, pour assurer leur pérennité. Une action coûte 114 €. Cet argent est investi en fonds propres, sans intermédiaire ni spéculation. Quant au retour sur investissement, il prend la forme d’une prime d’émission.

Enfin, si vous habitez en Ile-de-France, la coopérative EnerCit’IF est un des acteurs entièrement dédiée à l’énergie solaire en France à ne pas louper. En 2016, une idée est née à Paris : se réunir pour financer des projets de centrales photovoltaïques ou solaires partout en Ile-de-France. Ces centrales, panneaux photovoltaïques pouvons nous dire plutôt, seraient disposés sur le toit d’habitations collectives, d’entreprises ou de bâtiments publics. Cette idée, plébiscitée par les habitants de la capitale, est soutenue par la ville, qui se doit d’être engagée dans les énergies renouvelables, notamment via son Plan Climat.
Pour aller au bout du projet, l’association Ener-Cit’IF a été créée fin 2017, association qui est à la tête d’une coopérative citoyenne. Celle-ci propose aux Parisiens de se rassembler dans une même structure, et de la financer. Cette structure permet de devenir co-producteurs d’électricité à base de solaire, et est présente pour installer puis gérer de petites et moyennes centrales solaires.
Depuis le début de l’année 2019, on peut donc investir dans cette coopérative.
Ticket d’entrée : 100 € par personne (seulement 10 € pour les demandeurs d’emplois, les bénéficiaires du RSA et les étudiants). Le taux d’intérêt est estimé à 1,5 %. Certes, le retour sur investissement paraît plutôt bas, mais le projet propose aux participants de suivre de A à Z les évolutions et de s’y engager activement.
En 2020 et avec le soutien de la Mairie de Paris, EnerCit’IF, pose sa première installation photovoltaïque sur le toit du centre d’animation Louis Lumière. Cette première étape marque le début d’une campagne de sensibilisation dans plusieurs établissements scolaires. Aujourd’hui l’association compte plus de huit installations solaires sur les toits de collèges, lycées et écoles primaires parisiennes.
Investir directement : lancer sa ferme solaire

Les prérequis
L’investissement en panneaux photovoltaïques que vous pourriez imaginer pour le toit de votre maison peut aussi prendre la forme d’une plus ou moins grande ferme solaire. Cette ferme est un bâtiment photovoltaïque (une grande installation avec des panneaux), qui produit gratuitement de l’électricité. On destine cette énergie à la revente à EDF. Cette option peut se présenter à vous si vous êtes locataire ou propriétaire d’un grand terrain sur lequel il n’y a rien.
Il y a certaines règles à respecter :
- Il faut obtenir l’autorisation de votre propriétaire si vous êtes locataire. Si le terrain est à vous, pas de problème.
- Il ne faut pas être dans certaines zones (zones protégées, Parcs naturels)
- Il faut que le raccordement au réseau soit possible.
En ce qui concerne l’investissement, il vous faut faire une étude avec plusieurs devis. Et aussi trouver le juste équilibre entre votre investissement de départ (qui comprend le terrain, l’installation, le raccordement) et votre retour sur investissement. EDF est légalement obligé de vous racheter l’électricité et pendant au moins 20 ans le tarif est déjà fixé. Au-delà de cette date, le tarif est libre. Ce tarif, qui comprend le rachat de l’électricité et une prime d’investissement, varie selon la taille. Plus l’installation est grande, plus bas sera le prix de base de votre électricité.
A ce stade, certains choisissent la voie du financement participatif.
A noter que ces investissements sont aussi possibles pour les surfaces agricoles. L’Etat tente d’ailleurs d’encourager les exploitants agricoles à s’équiper en installation photovoltaïque, d’une part pour assurer leur autoconsommation, d’autre part pour la revente d’une énergie plus verte.
Deux solutions pour votre maison si vous souhaitez investir et ainsi, à moyen ou long terme, économiser pas mal d’argent.
- Le système de chaleur : changer son installation pour un système de solaire thermique permet à terme de faire des économies, la facture de chauffage étant l’un des pôles de dépense les plus importants des ménages français.
- Les panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation ou la revente : nous l’avons vu, ces panneaux produisent de l’électricité, via la lumière du soleil. Si on en fait installer sur son toit, ils peuvent servir aussi bien à alimenter le logement en électricité et ainsi assurer une indépendance énergétique. Et si votre installation produit davantage d’électricité qu’il ne vous en faut, vous pouvez la reverser à un fournisseur d’énergie. A voir les tarifs entre des concurrents d’EDF et EDF, qui est légalement tenue de vous racheter votre surplus de production.
Inconvénient : il n’y a pas tous les jours du soleil et l’énergie solaire ne peut malheureusement pas être stockée, donc les jours gris, c’est le système électrique classique qui se met en route.
Combien cela coûte-t-il ? Suivant l’installation que vous visez (taille, type, type de lieu, environnement) et le logement que vous habitez (type de toit, etc.), l’investissement peut varier entre 5 000 et 20 000 €. A noter que toutes les régions de France ne sont pas égales face à l’investissement dans le solaire. Si l’on regarde ces moyennes données par le ministère de la Transition énergétique, il faut bien se souvenir qu’un tel investissement n’est rentable qu’au bout de quelques années.
L’équipement d’une maison : quelles sont les aides ?

Peut-on se faire aider par l’Etat ? Pour les installations photovoltaïques, le crédit d’impôt, qui a pu expliquer en partie un certain engouement il y a quelques années, a disparu. En 2020, le crédit d'impôt a été remplacé par une prime, PrimeRenov’ versé par l’Agence nationale de l’habitation (ANAH).
Et l’aide d’EDF alors ? Il existe aujourd’hui une prime à l’investissement dans le domaine de l’autoconsommation, suivant la taille de votre centrale à domicile. Son montant varie donc entre 100 et 400 € du kWc. Elle est versée par EDF pendant cinq ans durant, à condition que votre potentiel surplus de production soit bien vendu à la société et pas un fournisseur d’énergie concurrent.
Enfin certaines aides régionales ou locales existent selon votre position géographique. Malheureusement, certaines aides ne sont pas cumulables avec des aides ou des primes nationales
Plus d’informations sur www.impots.gouv.fr et sur www.ademe.fr
L'avis de la rédaction
Produire de l’énergie verte et responsable est un des enjeux majeurs du XXIème siècle. Si ce secteur n’est qu’à ses débuts, nous l’avons vu à travers cet article, les possibilités d’investissements sont nombreuses. Que vous soyez un boursicoteur à vos heures perdues, ou un investisseur à la recherche de placements éthiques, la production d'énergie solaire est un placement d’avenir à la fois pour votre portefeuille que pour notre planète.
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