France : l’inflation baisse mais les ménages sont toujours impactés

L’INSEE a dévoilé les chiffres de l’inflation en France pour le mois de Mars, un chiffre en baisse pour la première fois depuis de nombreux mois, pourtant il semble que le pouvoir d’achat réel des Français n’a pas augmenté.

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Bon à savoir
L’inflation est une hausse généralisée des prix dans une économie. En temps normal, les banques centrales cherchent à maintenir la hausse des prix autour des 2%. 

Inflation en baisse : 5.7% en mars 2023 

(Mise à jour des chiffres de l’inflation pour mars par l’INSEE passant de 5,6% à 5,7% le 14/04/2023)

Les prix sont à leur plus haut niveau depuis 1985, avec une inflation atteignant 6,3 % au cours du mois dernier. La situation est sans précédent depuis que les banques centrales ont commencé leur politique budgétaire avec la hausse des taux en 2022 malgré un retournement de tendance ce mois-ci, comme le montre le tableau suivant :

Inflation6,2%6,2%5,9%6,0%6,3%5,7%
Moisoctobre  2022novembre 2022décembre 2022janvier 2023février 2023mars 2023

Malgré des signes de ralentissement de l’inflation, la plupart des Français n’ont pas ressenti d’amélioration sur leur pouvoir d’achat. Les données de l’INSEE montrent que les ménages ajustent leurs dépenses en réduisant leur consommation dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation, qui ont été les plus touchés par la hausse des prix ces derniers mois. Cette tendance est confirmée par l’indice de confiance des ménages, qui est désormais inférieur de 19 % à la moyenne. Indiquant une hausse de la méfiance dans l’économie de la part des Français.

Il est naturel de se demander comment un ralentissement de l’inflation a pu être observé alors que les habitudes de consommation et la confiance des citoyens semblent indiquer le contraire.

Le problème du calcul de l’inflation

Les augmentations de prix ne reflètent pas fidèlement les conditions économiques réelles. L’inflation ne tient pas compte de la forte hausse des prix de l’immobilier de ces dernières années, la part du loyer dans la consommation des ménages est estimée à seulement 6% et uniquement les produits alimentaires, d’hygiène, d’entretien et de beauté sont pris en compte.

Ce qui nous amène à remettre en question cette baisse qui reste très peu perceptible pour la population malgré quelques indicateurs positifs.

Des signes d’évolution

La stabilisation des prix commence à se faire sentir. Le secteur de l’énergie en fait partie puisque les prix du pétrole et du gaz commencent à ralentir avec une hausse de seulement 4,9 % sur les 12 derniers mois. La Banque de France prévoit une baisse de l’inflation au second semestre. Cela pourrait inverser la dynamique actuelle et entraîner une baisse des prix à moyen terme.

Les secteurs les plus impactés

Alors que de nombreux indicateurs économiques semblent positifs, il reste des signes inquiétants d’une éventuelle hausse des prix à court terme. En effet, les denrées alimentaires ont augmenté de 1,7 % sur le mois et de 15,8 % sur l’année, tandis que les prix du tabac ont augmenté de 7,6 % en mars sous l’effet des taxes mises en place.

Malgré des anticipations de baisse de l’inflation, la Banque de France prévoit une hausse des prix atteignant 4,3 % en fin d’année, hors secteur de l’énergie et de l’alimentation. De plus, la croissance économique reste faible et ralentie, notamment en Chine et dans la zone euro. C’est l’une des conséquences des politiques anti-inflationnistes. Il ne reste plus qu’à voir comment l’inflation va réagir dans les prochains mois.

À quoi s’attendre pour le mois d’avril

La question que tout le monde se pose est de savoir comment la hausse des prix évoluera en avril. Continuera-t-elle de baisser ou remontera-t-elle comme en octobre 2022 ?

Il est difficile de le prévoir exactement mais avril est un mois décisif pour la suite et donnera le ton pour savoir si une baisse durable est possible ou s’il faut encore patienter.

L’importance de l’alimentation et de l’énergie ne peut être ignorée dans ce calcul. Si ces secteurs continuent de monter le mois prochain, il y aura peu de chance de voir un retour à la normale à court terme, particulièrement avec les matières premières telles que l’azote, qui est un acteur important de l’agriculture et qui continue de faire grimper les prix des denrées alimentaires ou encore l’électricité qui a subi une hausse fulgurante.

La France n’est pas le seul pays touché par l’inflation. Il est donc impératif de suivre de près les évolutions futures à l’échelle mondiale.

Inflation dans le monde

La tendance baissière de la hausse des prix ne se fait pas ressentir qu’en France. En Espagne, l’inflation est passée de 6 % à 3,3 % au mois de mars 2023 et les États-Unis qui eux aussi ont vu l’inflation perdre en puissance ces derniers mois. Les données suggèrent que le pire est peut-être passé et que les Français en ressentiront bientôt les effets sur leur portefeuille, malgré une hausse des prix encore élevée dans certains pays comme nous le montre ce graphique :

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En définitive, l’inflation est en baisse pour ce mois de mars avec des signes qui pourraient nous laisser voir un début de retour au calme mais il faut garder en tête les éléments perturbateurs qui pourraient reporter cette baisse à plus tard.

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