Shorter l’action Crédit Suisse : L’heure du crack bancaire a-t’elle sonné ?
La 2ème banque suisse la plus importante du pays, Crédit Suisse fait la une de la presse internationale en ce début de semaine. Défaut de paiement, banqueroute, faillite imminente. Ces débats autour de l’une des institutions bancaires helvétiques les plus influentes sont-ils fondées ? Si oui, les investisseurs devraient il se positionner à la baisse ? Analyse des faits et des risques à comprendre.
Retour sur le scandale Crédit Suisse : Faits et explications
“Débit suisse”, voilà le surnom trouvé pour moquer la 2ème banque la plus importante de la Suisse et l’une des institutions bancaires les plus importantes au monde. L’action de Crédit Suisse (CSGN.ZU) a perdu près de 57% de sa valeur depuis le début de l’année 2022 et s’élevait à la clôture des marchés Lundi 3 Octobre 2022 à 3.94 francs suisses soit 4.06 euros.
Mais que s’est-il passé ? Comment une banque aussi influente a-t’elle pu, en quelques jours faire l’objet d’une série d’articles annonçant une faillite imminente ?
Tout commence la dernière semaine de septembre lorsque le cours de ses credits defaults swaps (CDS) s’envolent. Pour rappel un crédit default swap est un produit dérivé qui permet de se prémunir contre la faillite d’une entreprise. Concrètement, en achetant ce produit financier vous payez une prime annuelle ( comme la prime de votre mutuelle santé) qui vous protège contre l’incapacité d’une entité ici Crédit Suisse de rembourser sa dette.
Si et seulement si cette situation venait à se révéler vraie alors l’organisme proposant ces produits dérivés reverserait un montant proportionnel au risque encouru ( symbolisé par la prime) aux détenteurs de ces CDS. La prime CDS de Crédit Suisse a été multipliée par 5 depuis le début de l’année avec un pic à 250% vendredi 30 septembre 2022.
Ce scénario rappelle la bulle immobilière des subprimes aux États-Unis. En 2007-2008, le célèbre Dr Michael Burry a acheté des CDS auprès de plusieurs banques américaines comme Deutsche Bank, Goldman Sachs ou Bank of America pour se prémunir du crash immobilier aux États-Unis.
Comme présenté dans le film The Big Short sorti en 2015 et réalisé par Adam McKay, ce pari était risqué car la prime de Michael Burry était élevée et jusqu’à l’effondrement du marché immobilier , le PDG du fond d’investissement Scion devait payer des centaines de milliers de dollars en prime auprès des banques et subir le foudre de ses investisseurs et ses supérieurs qui ne pouvaient imaginer que le marché du real estate américain puisse un jour s’effondrer.
Après l’éclatement de la bulle immobilière, Dr Michael Burry empoche plus de 100 millions à titre personnel et près de 725 millions pour le compte de ses clients.
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Une situation économique à relativiser
Si des rumeurs d’insolvabilité de la banque helvétique ont fait chuter de plus de 23% le cours de l’action de Crédit Suisse entre le 19 septembre et aujourd’hui, la direction de la banque s’est empressé de persuader ses employés de ne pas céder à la panique. D’autre part, cette dernière est considérée comme l’une des banques les plus importantes au monde et donc comme dit le dicton américain : “Too big to fail”
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En somme, le Crédit Suisse aujourd’hui capitalisé à 10 milliards de dollars, soit 5 fois moins que la BNP Paribas ou 30 fois moins que la JPMorgan Chase&Co, reste sur-collatéralisé. En effet, depuis la crise des subprimes et du scandale autour de la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers, les banques commerciales se doivent de détenir une partie raisonnable et raisonnée de fonds propres pour garantir leurs opérations. Avec 13.5% de fonds propres, la banque helvétique reste au-dessus du minimum de fonds propres requis par les autorités suisses.
Parier à la baisse sur l’action Crédit Suisse : Opportunité ou désillusion ?
Malgré de nombreuses affaires de corruption et des scandales autour de l’institution bancaire suisse comme des prêts auprès d’entreprises étatiques du Mozambique détournés pour plus de 200 millions de dollars, une affaire de blanchiment d’argent lié à un trafic de stupéfiants avec la mafia bulgare ou encore une affaire de dettes insolvables transformé en produits financiers pour le compte de l’entreprise Greensill spécialisée dans le financement de crédits pour des entreprises d’approvisionnements britanniques, Credit Suisse ne semble pas avoir dit son dernier mot.
Ce 27 octobre le nouveau directeur général présentera un plan de refinancement de l’entreprise ainsi qu’un plan de restructuration qui passera par une cession d’actifs clés ainsi que de probables licenciements pour relancer la 2ème banque la plus importante du territoire suisse.
Si le feuilleton Crédit Suisse n’est pas terminé, il est selon nous risqué de parier sur une chute de l’action à court terme. Comme mentionné précédemment, Crédit Suisse fait partie d’une “liste de banques essentielles aux yeux des gouvernements” rapporte Le Monde. En somme, si une certaine volatilité peut être attendue dans les prochaines semaines autour de l’action Crédit Suisse, une restructuration de l’entreprise et/ou une offre publique d’achat permettront à l’entreprise qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis 2006 de remonter la pente. Affaire à suivre.
Sources : Bloomberg, Financial Times, Le Monde
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