Investissements originaux : 5 idées pour l’année 2023

Vous en avez assez des placements à faible rendement et aux taux bas ? Vous êtes à la recherche de nouvelles perspectives d'investissements pour bien démarrer la nouvelle année ? Investissons.fr vous propose une liste de 5 placements originaux qui pourraient vous permettre de profiter du rebond économique, tout en diversifiant votre portefeuille.
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Investir dans le cinéma grâce aux Sofica

Inutile d’être cinéphile pour financer le cinéma ou les séries ! En effet vous pouvez investir dans les Sociétés de Financement de l’Industrie Cinématographiques et de l’Audiovisuel, ou Sofica. Ces dernières vous proposent, un peu à la manière du financement participatif, d’investir une partie ou l’ensemble de vos économies pour aider à la production d’une œuvre cinématographique ou d’une série. Seulement, là où des plateformes comme Ulule ou Tipee proposent des contreparties en nature (rencontres avec le(s) créateur(s), apparition au générique, invitation sur le tournage, etc…), les Sofica reversent directement aux investisseurs une partie des revenus générés par la vente de billet.

Généralement, la souscription minimale demandée est de 5 000 euros, pour une valeur maximale de 18 000 euros, mais il ne s’agit pas d’une règle absolue pour permettre d’ouvrir ce mode de financement à tout un chacun. S’ajoutent ensuite à votre investissement des frais annuels de gestion qui varient entre 1,5% et 2%, ainsi que d’éventuels frais d’entrée.

En ce qui concerne la fiscalité, il est bon de savoir que l’investissement vers les Sofica donne droit à une réduction d’impôt comprise entre 30 et 36% du montant des versements nets. Dans la pratique, il est même possible que cette réduction atteigne 48% à condition que la société consacre au minimum 10% des investissements récoltés à la réalisation de séries ou à l’exportation des œuvres vers l’étranger. Bref, si votre investissement permet de faire rayonner le patrimoine culturel français hors de l’Hexagone, votre bonus fiscal pourrait atteindre jusqu’à 8 640 euros (18 000 x 48%) !

Notez cependant que pour bénéficier de cet avantage fiscal, vous devrez conserver vos parts pendant au moins 5 ans, sauf décès de l’un des conjoints (mariage ou PACS). Néanmoins, en cas de sortie prématurée, aucuns frais supplémentaires ne peuvent vous être appliqués.

Certes, les Sofica constituent donc des investissements originaux qui pourraient vous permettre de mettre un pied dans le joli monde du cinéma. En revanche, et tout professionnel du 7ème art le sait bien, le retour sur investissement n’est pas garanti, et le profit encore moins ! Tout dépendra en effet du succès du film, et l’histoire du cinéma ne manque malheureusement pas d’échecs commerciaux retentissants et parfois totalement imprévisibles. En art, point de recette magique assurant le triomphe… Réussir à faire des bénéfices demandera donc d’avoir le nez fin, et probablement un peu de chance. Prudence.

Pour obtenir la liste des Sofica à votre disposition, rendez-vous sur le site du Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC).

Si vous souhaitez investir dans l’immobilier, vous n’aurez probablement aucun mal à trouver des conseils, des fonds ou des biens dans lesquels placer votre épargne. Mais quitte à acheter des terrains, pourquoi ne pas jeter votre dévolu sur des forêts ? S’il est possible d’acheter directement des parcelles sans connaissances préalables, il est plutôt recommandé d’investir dans des Groupements Fonciers Forestiers (GFF), plus accessibles et plus sécurisés. Il s’agit en effet de placements collectifs qui permettent aux investisseurs de s’associer à une société qui gèrera à votre place un ou plusieurs massifs forestiers. Souvent local et encore très confidentiel, le marché des forêts est évidemment soumis à des facteurs extérieurs souvent difficiles à prévoir (incendies, météo défavorable, etc…) et il sera donc plus judicieux de confier à un GFF l’expertise des terrains pour être sûr d’investir dans une forêt viable. Malgré les risques, le marché peut être particulièrement porteur, notamment en France, où une infime partie de sa très grande superficie forestière est vendue chaque année.

Les GFF disposent de plusieurs avantages fiscaux qui peuvent rendre l’investissement très intéressant sur le long terme. En plus des revenus d’exploitation, les investisseurs peuvent en effet profiter d’une réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 18% du montant investi, pour un plafond d’investissement atteignant 5,700 euros, et à condition d’investir pendant au moins 8 ans. En outre, ce type de placements peut également vous donner le droit à une réduction de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) de 75%, cette fois sans obligation de durée ou de montant investi.

Évidemment, investir dans un GFF est aussi un moyen de participer a la protection de l’environnement, puisque le groupement forestier veillera au bien-être de la faune et de la flore présentes sur les hectares concernés. Mais si vous vous intéressez aux forêts pour leurs valeurs commerciales, vous pouvez tout à fait revendre le bois. Une matière noble, à la mode et devenue très rentable en France depuis plusieurs années.

En ce qui concerne le prix d’achat, il est très variable selon les régions et les types de forêts. Dans le Sud-Ouest par exemple, la montée des cours du pin maritimes entraîne régulièrement une hausse des prix des terrains, tandis que l’Est de la France, les sécheresses ont clairement fait baisser le cours des épicéas. En moyenne, les transactions sont de 4100 euros/hectares, alors que la majorité oscille plutôt entre 670 et 1240 euros/hectares, ce qui témoigne d’une grande diversité des biens disponibles.

Le vin et les vignes, uniquement pour les connaisseurs ?

Sur le même principe que les forêts, il est également possible de réaliser un investissement original en plaçant votre épargne au sein de Groupements Fonciers Viticoles (GFV). Néanmoins, en plus d’obtenir des bénéfices financiers en investissant dans des sociétés qui possèdent des vignes, les GFV peuvent également permettre un rendement annuel en nature. Ainsi, vous pouvez récolter plusieurs bouteilles de « votre » vin ou champagne chaque année. Libre à vous de le déguster ou de le revendre après plusieurs années si le vin en question rencontre un succès d’estime qui pourrait lui permettre d’augmenter sa valeur à condition après avoir vieilli.

Sinon, vous pouvez sauter l’étape GFV et acheter directement des bouteilles, en espérant que leur valeur augmente au fil du temps. Néanmoins, contrairement aux GFV qui sont gérées à votre place par un viticulteur, acheter directement des bouteilles vous demandera certaines connaissances en œnologie, pour réduire le risque d’acquérir des produits qui ne prendront pas de valeur. Il vous faudra également stocker vos biens dans une cave disposant des meilleures conditions (température contrôlée, humidité suffisante, etc…) pour être certain de conserver la qualité de vos bouteilles et de ne pas abîmer les étiquettes. En effet, la clientèle étrangère, et notamment asiatique, y est particulièrement attachée et même un cépage exceptionnel risque de perdre de la valeur sur ces marchés si l’étiquette n’est pas en parfait état. Et oui, le « packaging » contribue aussi à faire rayonner le patrimoine culturel français hors de nos frontières ! Notez qu’il est également possible d’investir dans des caves patrimoniales, où la sélection , le stockage et la revente des vins seront confiés à un professionnel, mais cette méthode entraînera logiquement des frais de souscription et de gestion supplémentaires.

Quel que soit le véhicule d’investissement, notez que le vin est un investissement à moyen voire long terme, souvent compris entre 6 et 10 ans minimum. Et pour les Groupements Fonciers Viticoles, c’est encore plus long. Vous devrez en effet attendre environ 20 ans avant de pouvoir récolter les fruits de votre investissement. À l’instar des Groupements Fonciers Forestiers, un GFV vous permet de bénéficier d’une réduction d’impôt de 18% du montant de la part acquise.

Pour ce qui est de la sélection, outre les champagnes millésimés, il est recommandé d’investir dans les vignobles bordelais, bourguignons ou issus de la Vallée du Rhône. Ceux-ci représentent en effet la majorité des ventes aux enchères et sont particulièrement appréciés à l’étranger, car très représentatifs de la culture viticole française.

Les véhicules de collection

À la fois un investissement rentable et un éventuel passe-temps (voir un métier-passion à temps plein), les voitures de collection sont un bon moyen de diversifier son portefeuille tout en se faisant plaisir. Les passionnés de mécanique l’ont compris depuis assez longtemps, mais il n’est pas forcément nécessaire d’être un connaisseur pour profiter du marché. De toute évidence, acheter un vieux véhicule HS et le remettre à neuf à l’aide de pièces d’origine peut être extrêmement rentable, mais cela demandera souvent beaucoup de temps et de compétences en mécanique. Cependant, si vous êtes un néophyte, sachez qu’Internet est rempli de tutoriels de réparation automobile, à l’écrit comme en vidéo, parfois même dédiés à un modèle en particulier. De plus, après 22 ans de possession d’un véhicule, vous serez exonéré des taxes à la plus-value au moment de la revente, ce qui peut devenir une raison supplémentaire de prendre votre temps et d’apprendre au fur et à mesure.

Pour réaliser un bénéfice intéressant, 3 grandes règles sont à retenir au moment de l’achat d’un véhicule de collection. Évidemment, mieux vaut privilégier des pièces rares, distribuées en petite série. Dans l’idéal, un véhicule âgé de 30 ans ou plus permettra également au prix de monter naturellement et enfin, il est toujours plus intéressant que le véhicule en question soit représentatif d’une époque ou d’une histoire… En bref, il vous faudra jouer sur la corde nostalgique et culturelle pour ré-hausser l’intérêt des acheteurs potentiels. Éventuellement, vous pouvez également remplacer cette dernière donnée par une particularité technique qui ajoutera elle aussi une rareté au véhicule.

Si les modèles les plus coûteux peuvent rapidement atteindre plusieurs centaines de milliers, voire des millions d’euros, le marché des voitures peut aussi être accessible aux portefeuilles plus légers. À ce titre, sachez qu’une étude réalisée il y a quelques années par la Fédération Internationale des véhicules anciens nous apprenait qu’environ deux tiers des véhicules de plus de 30 ans sont vendus pour moins de 15 000 euros. Ainsi, des modèles comme la Citroën 2 CV par exemple sont visiblement indémodables et peuvent encore être obtenus sans pour autant dépenser des fortunes. De la même manière, les vieilles Coccinelle de Volkswagen résistent également très bien à l’épreuve du temps et s’échangent à des prix raisonnables, tout en permettant une plus-value intéressante à condition d’être suffisamment patient. En revanche, évitez les véhicules trop anciens comme les voitures d’avant-guerre qui auront à priori peu de chances d’augmenter en valeur après tant d’années…

Pour trouver des voitures anciennes et/ou de collection, prospectez auprès de sites ou de garages spécialisés, ou rendez vous régulièrement à des ventes aux enchères qui peuvent parfois permettre de faire d’excellentes affaires.

Les parkings et garages privés : des investissements originaux faciles

Si vous souhaitez investir dans une valeur immobilière sans avoir de gros budget, acheter un parking locatif peut-être une alternative assez rentable. Si vous habitez dans une grande ville telle que Lyon ou Marseille, vous devrez compter entre 20 000 et 25 000 euros et aux alentours de 12 000 euros pour les petites et moyennes villes. Évidemment, les prix s’envolent à Paris, où la moyenne avoisine plutôt les 40 000 euros, et moitié moins dans les arrondissements périphériques.

Au-delà de ces prix assez raisonnables pour le milieu de l’immobilier, la location d’une place de stationnement privée offre divers avantages supplémentaires. Tout d’abord, l’entretien est minimal et ne demande pas ou peu de travaux. De plus, la réglementation est également très légère, et les charges de copropriété sont largement réduites. Surtout, à moins de changer souvent de locataires, louer une place de stationnement privée est loin d’être chronophage.

Pour toutes ces raisons, les garages privés et les parkings représentent souvent un investissement original idéal pour les investisseurs débutants et les jeunes. Il faut dire que pour un investissement temps/argent minime, la rentabilité des parkings est très bonne. Selon les villes et évidemment l’emplacement de votre place de stationnement, il n’est pas rare d’obtenir plus d’une centaine d’euros de loyer. Notez qu’un box ou un garage fermé se loue environ 25% plus cher.

Avant de vous lancer dans l’investissement d’une place de stationnement, gardez à l’esprit que comme pour l’immobilier ou le commerce, l’emplacement est la clef. Privilégiez les quartiers centraux, où il y a beaucoup de passage mais peu d’espaces de stationnement, et étudiez la concurrence en discutant avec les commerçants. Évidemment, si vous avez l’occasion d’obtenir un box, ceux-ci se loueront (et s’achèteront) plus chers. Pour ce qui est de trouver des annonces, mieux vaut éviter les agences, car les frais d’intermédiaires vont rapidement faire monter la facture. Renseignez-vous donc plutôt auprès des particuliers grâce à des sites comme Leboncoin ou Monsieur-parking.

Le prix moyen des parkings dans 7 villes

Les prix des parkings en nette hausse ces dernières années – Source : SeLoger

Des investissements originaux, mais risqués

Bien que les différentes possibilités d’investissements listées plus haut évoluent en dehors des marchés financiers et ne seront ainsi pas directement affectées par une éventuelle chute de la Bourse, rappelez-vous qu’un placement atypique est généralement un placement présentant plus de risques que la moyenne. Quel que soit le secteur que vous choisissez, il sera donc recommandé d’éviter d’investir plus de 5% de vos ressources dans ce type de placement.

Après tout, le but de cette liste est justement d’offrir des pistes afin de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier !

Baptiste Vinçon

Baptiste Vinçon

Rédacteur indépendant depuis plus de 4 ans. Passionné par la vulgarisation de l'industrie, de la finance et des nouvelles technologies, Baptiste démocratise les sujets liés aux matières premières, aux marchés financiers et au développement durable.

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