Russie : Bruno Le Maire annonce que les sanctions européennes incluront les cryptomonnaies

Dans le cadre du conflit russo-ukrainien, l’Union européenne et les États-Unis ont déjà annoncé de lourdes sanctions financières à l’encontre de Moscou. Ce mercredi, Bruno Le Maire a insisté sur l’urgence d’imposer des mesures supplémentaires au sujet des cryptomonnaies, afin d’éviter qu’elles soient utilisées pour échapper aux sanctions économiques.

Bruno Le Maire tire la sonnette d’alarme

Depuis peu, c’est une théorie qui se répand comme une trainée de poudre : la Russie pourrait s’appuyer sur les cryptomonnaies pour éviter les sanctions financières imposées par l’Europe et les États-Unis.

Plusieurs personnalités politiques françaises l’ont déjà déjà pointé du doigt. Après Christine Lagarde, c’est au tour du ministre des Finances, Bruno Le Maire, d’avertir sur l’urgence de réguler et de surveiller les actifs numériques.

Dans le cadre du sommet EcoFin, à la réunion des ministres des Finances des États de l’Union européenne, Bruno Le Maire a donné à entendre qu’il ne souhaitait laisser aucune marge de manœuvre à la Russie. Ainsi, il a annoncé que les sanctions financières européennes incluront désormais les crypto-actifs.

« Nous prendrons des dispositions sur les cryptomonnaies, qui ne doivent pas être utilisées pour contourner les sanctions financières décidées par l’Union européenne. »

Selon ses propos, l’usage des cryptomonnaies par les entreprises et les banques russes pourraient rendre inefficaces les sanctions européennes, notamment l’exclusion du réseau interbancaire SWIFT. Pour rappel, VTB, Bank Otkritie, Novikombank, Promsvyazbank, Rossiya Bank, Sovcombank et VEB sont toutes les sept entravées par cette exclusion.

Les cryptomonnaies dans les plans de la Russie ?

Tout cela peut sembler très cohérent. Dans la pratique, avec son caractère apatride, non censurable et décentralisé, Bitcoin semble être le candidat idéal pour aider la Russie à sortir de cet embargo. Toutefois, la réalité semble être plus complexe que cela.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi les cryptomonnaies ne peuvent pas et ne font pas partie des plans de Moscou. Tout d’abord, parce que tout citoyen ou toute entreprise américaine est interdit d’effectuer une transaction avec la Russie. Que celle-ci soit faite en dollar, en or, ou en Bitcoin, le problème est le même.

La seconde raison est la scalabilité. Les importants besoins d’échanges d’un pays tel que la Russie risquerait de faire saturer le réseau Bitcoin et ses 7 transactions par seconde. Enfin, Vladimir Poutine semble s’être tourner vers d’autres solutions pour court-circuiter les sanctions européennes et américaines : entretenir des réserves de yuans chinois ou d’or.

Pour le moment, rien n’affirme que la Russie ait établi (ou non) une stratégie basée sur les crypto-monnaies. Si c’était le cas, alors celle-ci ne s’est pas montrée réellement efficace. En effet, les sanctions économiques imposées jusqu’alors semblent porter leurs fruits, comme en témoigne le cours du rouble.

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