Les précieux conseils de Warren Buffett dans la lettre annuelle de 2021

La semaine dernière, Berkshire Hathaway, le fonds du célèbre investisseur américain Warren Buffet, nous a gratifiés de sa traditionnelle lettre annuelle à destination de ses investisseurs. Comme chaque année, celle-ci est attendue par de nombreux investisseurs en quête des précieux conseils de celui qui sait vulgariser simplement des sujets pourtant complexes. On décrypte pour vous les meilleures informations à retenir de cette lettre de Warren Buffet.
Warren Buffet

La semaine dernière, Berkshire Hathaway, le fonds du célèbre investisseur américain Warren Buffet, nous a gratifiés de sa traditionnelle lettre annuelle à destination de ses investisseurs. Comme chaque année, celle-ci est attendue par de nombreux investisseurs en quête des précieux conseils de celui qui sait vulgariser simplement des sujets pourtant complexes. On décrypte pour vous les meilleures informations à retenir de cette lettre de Warren Buffet.

Les conseils de l’investisseur le plus célèbre

Si vous êtes dans le monde de l’investissement, alors vous devez probablement connaître Warren Buffet. Homme d’affaires et célèbre investisseur américain, sa fortune est estimée à plus de 110 milliards de dollars.

Pour obtenir les précieux conseils de Warren Buffet, deux solutions s’offrent à vous. La première est de participer aux enchères pour obtenir un déjeuner privilégié en tête à tête avec « l’oracle d’Omaha », une tradition qu’il perpétue depuis maintenant vingt années. Cela dit, soyez prêt à mettre la main au portefeuille, car il a fallu que Justin Sun, fondateur de Tron, débourse 4,6 millions de dollars pour le décrocher en 2019.

Autre solution, beaucoup plus accessible, serait de lire sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway. Écrite à la première personne, dans un style simple et direct, celle-ci est accessible gratuitement en ligne et fait partie des documents que tout investisseur devrait connaître. Dans cet article, nous vous en proposons un résumé !

Spoiler, pour les plus pressés d’entre vous, voici un récapitulatif des principaux points à retenir :

  • « Never bet against America » ;
  • 29,6 % de rendements sur 2021 ;
  • 27,1 milliards de dollars de rachats d’actions ;
  • 90 milliards de revenus nets, un record ;
  • 146,7 milliards de dollars en cash sur ses comptes ;
  • Apple, deuxième actionnaire du groupe.

🔗 Retrouvez gratuitement la lettre annuelle de Warren Buffet aux investisseurs de Berkshire Hathaway

Quelques chiffres sur les performances de Berkshire Hathaway

Comme à son habitude, Warren Buffet entame sa lettre par un rappel des performances. Années par années depuis 1965, il compare la valeur en bourse de Berkshire Hathaway face au S&P 500, le principal indice boursier américain.

En 2021, le cours de Berkshire a grimpé de 29,6%, tandis que le S&P 500 imprimait 28,7% (en incluant les dividendes). Une légère surperformance du fonds de Warren Buffet, qui n’efface toutefois pas les piètres performances de 2020 (2,4% contre 18,4% pour l’indice américain).

Depuis l’arrivée de Warren Buffet à la tête de Berkshire, soit de 1964 à 2021, c’est bien la société qui remporte le duel haut la main. Sur cette période, le rendement total du titre de 3 641 613% contre 30 209% pour le S&P 500, et le rendement annuel composé a été de 20,1% contre 10,5%.

Comme expliqué un peu plus tard dans la lettre, ces données sont un peu biaisées. En effet, lors de l’arrivée de Warren Buffet, en 1964, Berkshire était à l’agonie et ne valait plus grand chose. Par exemple, si l’on ne regarde que les dix dernières années, le titre de la société s’est apprécié de 292,3% comparativement à 362,7% pour le S&P 500, soit des rendements annuels composés de 11,3% et 13,8%, respectivement.

💡 Bon à savoir : cette lettre de 10 pages est la plus courte qu’a signé Warren Buffet depuis très longtemps !

Les objectifs et la stratégie de Buffet

De nombreuses fois, Warren Buffet fait référence à M. Charlie Munger, son partenaire et vice-président du conseil d’administration. Leurs objectifs ont été rappelés de manière simple et concise : réaliser des investissements dans des entreprises qui possèdent des avantages concurrentiels durables et qui sont dirigées par un président de premier ordre.

Cette stratégie d’investissement demeure la même depuis des années. Bien sûr, ils peuvent prendre des formes diverses : d’une simple participation minoritaire dans une société à son acquisition pleine et complète. Toutefois, lorsque Buffet investit dans une entreprise cotée, il le fait par conviction et pour le long terme.

« Les personnes qui sont à l’aise avec leurs investissements obtiendront, en moyenne, de meilleurs résultats que celles qui sont motivées par des gros titres, des bavardages et des promesses en constante évolution, » a écrit M. Buffett.

Souvent plébiscité par Warren Buffet, la stratégie d’acquisition a fait de Berkshire Hathaway la société américaine détenant le plus d’immobilisations (ou «infrastructures»). À date du 31 décembre 2021, celles-ci sont valorisées à plus de 158 milliards de dollars.

147 milliards de cash, malgré le rachat d’actions !

Dans la veine de cette stratégie d’acquisition, Berkshire Hathaway a acquis sa première société en 1967, une compagnie d’assurance appelée National Indemnity, pour la somme de 8,6 millions de dollars américains. Ce sont les bénéfices et le flottant que son activité d’assurance a produit qui ont permis à Buffet de ré-investir sans arrêt et de constituer cet empire, valorisé aujourd’hui à 715 milliards de dollars. Ce flottant est ainsi passé de 19 millions de dollars en 1967 à 147 milliards de dollars aujourd’hui !

Ce flottant a été acquis et accumulé pour un coût nul. Au fil des années, les activités d’assurance ont permis de dégager du profit qui, correctement et judicieusement ré-investi par Warren Buffet, ont permis d’acquérir d’autres sociétés cotées en bourse. C’est la force du rendement composé !

Ainsi, Berkshire Hathaway a terminé l’année 2021 avec un flottant de 147 milliards de dollars. Avec cette réserve de cash, Buffet se tient prêt à investir dans une entreprise dès que l’occasion se présentera. En l’occurence pour le moment, il explique qu’il n’a pas su trouver la société qui correspond à sa stratégie d’investissement.

« Nous trouvons peu de choses qui nous excitent […] Aujourd’hui, les opportunités internes offrent de bien meilleurs rendements que les acquisitions, » explique Warren Buffet.

De ce fait, depuis plusieurs années, Berkshire Hathaway se contente de racheter ses propres actions, une stratégie pourtant longtemps critiqué par Buffet. En 2021, le fonds de Buffet a racheté pour 27,1 milliards de dollars, auquel s’ajoutent les 24,7 milliards de 2020. Ainsi, en deux années, les rachats ont totalisé près de 52 milliards de dollars, et ont permis à la société de réduire de près de 10% le nombre de ses actions en circulation.

D’ailleurs, Buffet souligne que cette stratégie, appliquée à ses positions sur Apple, lui a permis d’augmenter ses parts avec très peu d’effort. « Nous n’avons pas dépensé d’argent pour augmenter notre participation à 5,55% contre 5,39% il y a un an, » a-t-il noté dans la lettre.

Le « Big Four » de Berkshire, Apple et Tim Cook félicités

Dans cette lettre, Buffet mentionne également le « Big Four » (aussi appelé les « Four Giants »). Ceux-ci représentent les quatre plus grosses positions de Berkshire. Ces quatre géants sont :

  • ses activités d’assurances (une variété de plusieurs compagnie d’assurance) ;
  • Apple (un investissement datant de 2016 et valorisé à 161 milliards) ;
  • BNFS (une société de chemin de fer qu’il qualifie d’artère du commerce américain) ;
  • Berkshire Hathaway Energy (son groupement de société d’énergie).

Sur l’année 2021, ces entreprises ont apporté un bénéfice net énorme à Berkshire. Tandis qu’Apple a permis d’engendrer 5,6 milliards de dollars, BNSF et Berkshire Hathaway Energy ont respectivement généré 6 milliards et 3,5 milliards de dollars.

Warren Buffet a particulièrement salué la stratégie du PDG d’Apple, Tim Cook, notamment pour sa politique de rachat d’actions. Par ailleurs, il est très intéressant d’observer comment Buffet ne considère pas ses actions Apple comme de simples actifs qu’il peut vendre à tout moment, mais comme une véritable entreprise qu’il posséderait.

De surcroît, on apprend qu’Apple est le deuxième actionnaire du groupe, après Berkshire Hathaway Energy. L’entreprise à la pomme représente à peu près 40% du portefeuille public du conglomérat. À côté, ce sont plus de 90 unités détenues par le fonds (Verizon, Bank of America, American Express, Coca, BNSF, compagnies d’assurances, etc.) qui témoignent d’une volonté de forte diversification.

Avec cette stratégie de rachat d’actions, et comme évoquée plus haut, Berkshire a réussi à atteindre une participation de 5,55% du capital total d’Apple. Cela en fait le deuxième actionnaire d’Apple après les fonds indiciels, à hauteur d’environ 160 milliards de dollars.

En conclusion, ce portefeuille incroyablement solide et construit sur près de 60 années est une véritable leçon d’investissement. À 91 ans passés, « l’oracle d’Omaha » semble proche de la retraite… Qui sera le futur Warren Buffet ou Charlie Munger ? Vous, peut-être !

Toutes les informations fournies dans cet article  sont, par nature, génériques. Elles ne tiennent pas compte de votre situation personnelle. En outre, elles ne constituent, en aucune façon, des recommandations personnalisées, en vue de la réalisation de transactions et ne peuvent, en aucun cas, être assimilées à une prestation de conseil en investissement financier, ni à une incitation quelconque à acheter ou vendre des instruments financiers. Le lecteur est seul responsable de l’utilisation de l’information fournie. Aucun recours contre la société éditrice de Investissons.fr ne sera possible. La responsabilité de la société éditrice de Investissons.fr ne pourra en aucune manière être engagée en cas d’erreur, d’omission ou d’investissement inopportun.

Lilian Aliaga

Lilian Aliaga

Lilian est titulaire d'un diplôme d'école d'ingénieur à l'ENSEEIHT de Toulouse et d'un master à l'USTH d'Hanoi au Vietnam. Il découvre le monde de l'investissement par le biais des cryptomonnaies, domaine pour lequel il se passionne très rapidement. Lilian est également rédacteur et vidéaste pour le média Cryptoast.

Nos derniers articles