Ces géants français ont choisi d’investir dans le metaverse : AXA France, Carrefour, Casino

Depuis le changement de nom de Facebook en Méta,en octobre 2021, de nombreuses grandes entreprises tentent de suivre la tendance et de surfer la vague d'engouement autour du métavers. Outre les Microsoft, Apple et autre Alibaba, de grands groupes français y voient également une opportunité de dynamiser leur activité. Mais qu'est-ce qui se cache derrière ce fameux métavers ? S'agit-il d'une véritable révolution ou d'une simple tendance passagère ? Pourquoi des géants français s'y intéressent-ils ? On vous explique tout.
axa casino carrefour metaverse

Depuis le changement de nom de Facebook en Méta, en octobre 2021, de nombreuses grandes entreprises tentent de suivre la tendance et de surfer la vague d’engouement autour du métavers. Outre les Microsoft, Apple et autre Alibaba, de grands groupes français y voient également une opportunité de dynamiser leur activité. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce fameux métavers ? S’agit-il d’une véritable révolution ou d’une simple tendance passagère ? Pourquoi des géants français s’y intéressent-ils ? On vous explique tout.

Le métavers, c’est quoi ?

Aux yeux de nombreux experts, le metaverse (ou métavers en français) est la révolution numérique majeure des dix dernières années. Il serait la passerelle vers ce qu’on appelle le Web 3.0. Si le Web 1.0 est l’accès à l’information, le Web 2.0 à l’interaction par les réseaux sociaux, alors le Web 3.0 apporterait la dimension immersive.

Les métavers sont des environnements fictifs, à mi-chemin entre le monde réel et plusieurs mondes virtuels. Pour faire simple, ils peuvent être comparés à des jeux vidéo multijoueur en ligne, réunissant plusieurs univers de jeux différents dans lesquels vous pouvez évoluer sous la même apparence d’un avatar unique. Ou sinon, à l’univers du film Ready Player One.

Contraction de méta-univers, le métavers ne date pourtant pas d’hier, bien au contraire. Vieux concept de science-fiction, il s’est réellement matérialisé ces dernières années avec l’avènement des nouvelles technologies, plus particulièrement de la blockchain et de la réalité augmentée.

En effet, pour que le metaverse conceptualisé en 1964 par Daniel Galouye soit complet, il manquait deux choses : la scalabilité et l’immersivité. La blockchain apporte ce support informatique, tandis que les outils de réalité virtuelle, tels que les casques VR, offrent l’aspect immersif.

metaverse Horizon Meta
Une image du métavers de Méta, Horizon Source : YouTube de Meta Quest

Ce concept s’applique aux jeux vidéo, mais pas seulement. Plusieurs projets, tels que Decentraland ou The Sandbox, travaillent d’arrache-pied pour construire un écosystème parallèle au nôtre, ouvert et indépendant, dans lequel chacun pourrait participer gratuitement, construire ce qu’il souhaite, gagner de l’argent ou en dépenser.

🔗 Pour les plus intéressés d’entre vous, retrouvez l’article complet de Cryptoast sur ce concept passionnant de métavers !

Ces entreprises françaises s’implantent dans le métavers

Ces dernières semaines, il ne s’est pas passé un jour sans qu’une nouvelle entreprise de grande envergure annonce son arrivée dans le métavers. Au milieu des marques de luxe comme Louis Vuitton, Balenciaga et Gucci, des équipementiers tels qu’Adidas et Puma ou encore des géants de la tech comme Apple, Google et Amazon, on retrouve quelques grandes enseignes françaises. Mais concrètement, que vont-elles chercher dans ces fameux mondes virtuels ?

Carrefour : un supermarché virtuel ?

Vous n’y avez peut-être pas échappé, à la fin du mois de janvier, Carrefour a débarqué dans le metaverse. Sur son compte YouTube, le géant français de la grande distribution a publié une vidéo (n’étant aujourd’hui plus répertoriée) annonçant avoir rejoint le monde de The Sandbox, une plateforme française spécialisée dans le domaine.

« On vient de récupérer les clés, c’est officiel : Carrefour est l’heureux propriétaire d’un beau terrain dans le #metaverse ! » a tweeté Elodie Perthuisot, responsable e-commerce et transformation digitale chez Carrefour.

En résumé, Carrefour s’est acheté l’une des parcelles de terrain dans ce monde virtuel pour explorer tranquillement les diverses possibilités offertes par les mondes virtuels. À l’heure actuel, seul un petit panneau au logo de Carrefour occupe le terrain numéroté 33 147. Cela dit, dans les prochains mois, ce lopin de terre accueillera des évènements, des lancements officiels de produits ou même le premier supermarché virtuel de l’enseigne française.

L’objectif à long terme de Carrefour reste pour l’instant très obscur. Toutefois, le géant français de la grande distribution place ses pions en avance sur le terrain du métavers, en attendant que la tendance se concrétise. Dans tous les cas, leur investissement dans l’immobilier virtuel pourrait s’avérer très rentable, quand on voit les prix au pixel carré.

Carrefour parcelle virtuelle
Le terrain virtuel de Carrefour dans The SandboxSource : communiqué officiel de Carrefour

Géant Casino, un jeu pour gagner des bons de réductions

Suite à son concurrent Carrefour, c’est le groupe Casino qui a fait son entrée dans le metaverse de The Sandbox. Pas question de supermarché virtuel pour le moment, mai d’un jeu qui s’inscrit dans les codes de ce qui se fait déjà sur la plateforme française. À travers sa filiale Casino Immobilier, le groupe a acheté son terrain virtuel et évoque plusieurs objectifs, à moyen et long terme.

Le jeu développé par Casino permettra aux clients de l’enseigne de se mettre en quête d’aliments vendus sur la boutique en ligne Leader Price, directement sur leur parcelle virtuelle. Les gagnants obtiendront des tickets d’or, leur ouvrant les niveaux suivants du jeu et leur offrant la possibilité de gagner des récompenses. Celles-ci se traduiront par des réductions ou des bons d’achats dans leurs magasins (réels, cette fois-ci).

Pour le moment, Leader Price est la seule enseigne du groupe Casino à être concernée. Si l’essai s’avère concluant, Monoprix et Franprix devraient lui emboiter le pas. Pour le moment, rien de bien concret, ni pour Carrefour, ni pour Casino. Toutefois, ces deux premières entrée dans le métavers témoigne de l’intérêt grandissant des entreprises pour ce secteur d’avenir.

AXA France, le pionnier du secteur assurance et bancaire

Des marques de luxe s’intéressant aux metaverses pour équiper des avatars virtuels, cela peut s’entendre. Des acteurs de la grande distribution qui s’y implante pour construire des supermarchés, à la limite. Mais un acteur du monde des assurances comme AXA France, que vient-il chercher dans ces mondes parallèles basés sur la blockchain ?

Par le biais d’un communiqué de presse, AXA France a annoncé avoir acheté une parcelle de terrain dans The Sandbox. La marque s’est empressé de préciser qu’elle devient ainsi le premier assureur français à se lancer dans le secteur du métavers. L’objectif est claire, prendre un coup d’avance vis-à-vis de ses concurrents sur les technologies émergentes.

Bien que Patrick Cohen, directeur général d’AXA France, concède ne pas maitriser encore réellement tous les cas d’usage que le métavers peut offrir à son entreprise, il avance cependant quelques idées, notamment : « créer des agences virtuelles pour vendre des produits d’assurance pour le métavers et hors du métavers ».

Alors que les écosystèmes basés sur la blockchain se développent à grande vitesse et impliquent des sommes d’argent de plus en plus colossales, les hacks et les piratages se multiplient également. De nombreux utilisateurs se sont ainsi fait dérober leurs précieux tokens non fongibles (NFT), parfois valorisés à plusieurs centaines de milliers de dollars. Il apparait clairement que les assureurs ont un rôle à jouer pour construire cet assurance de demain.

Simple tendance, ou véritable révolution ?

Malgré cet engouement non négligeable, le metavers n’en est encore qu’à son balbutiement. D’un côté, les pionniers du secteur travaillent d’arrache-pied pour construire des bases solides pour ces futurs univers parallèles. De l’autre, les géants de la Tech s’évertuent à imaginer les applications qui y attireront le grand public.

En figure de proue, on retrouve Méta et son PDG, Mark Zuckerberg. Ce dernier a déclaré qu’il prévoyait d’allouer plusieurs milliards de dollars au développement de cette nouvelle technologie. D’ailleurs, des centaines d’employés des concurrents des GAFAM se sont vus rachetés par Méta en l’espace de quelques mois, en vue de travailler sur ce projet.

Mais depuis 2022, la société anciennement connue sous le nom de Facebook a également vu débarquer le géant Microsoft. Tous deux ont un objectif, envahir le secteur du metavers dans le monde du travail. Déjà bien implantée dans la bureautique et le cloud, Microsoft semble la mieux placée pour remporter cette course.

D’ailleurs, Microsoft a récemment annoncé le lancement de sa solution « Mesh For Teams », permettant d’évoluer sous la forme d’un avatar dans Teams, leur logiciel de visioconférence, au lieu d’allumer sa caméra. Ainsi, on pourrait imaginer des réunions virtuels où chacun se présenteraient derrière son avatar (vêtu d’un t-shirt Gucci virtuel et de chaussures Balenciaga virtuelles, bien entendu). Toutefois, attention à ne pas tomber dans les coups de communication. Mesh n’est que la prolongation d’un projet de longue date sur lequel travaille Microsoft, à savoir Altspace VR, une start-up rachetée en 2017.

D’un autre côté, nous avons eu l’arrivée d’Apple. La société à la pomme a dévoilé son projet de construction d’un casque de réalité virtuelle et augmentée permettant de naviguer dans ces futurs métavers. Un élément primordial pour assurer l’aspect immersif de l’expérience utilisateur.

Pour autant, aujourd’hui, le nombre de visiteurs quotidien du métavers demeure faible, voire insignifiant. En décembre 2021, Horizon, la plateforme de Méta, décomptait 300 000 utilisateurs seulement. Le contraste est flagrant entre les investissements colossaux pour la construction du métavers, les prédictions ahurissante des experts (un marché à 1000 milliards de dollars selon Grayscale) et la réalité terrain : pour l’heure, ces mondes virtuels manquent cruellement de public.

Alors, il est légitime de se questionner : le métavers est-il une vraie révolution pour notre monde ? Cette technologie apporte-t-elle vraiment une plus-value suffisante pour être adoptée par le grand public ? Ou ces grandes entreprises sont-elles simplement en train d’alimenter une vague d’engouement sur laquelle elles surfent pour vendre leurs produits ? Finalement, le métavers trouvera-t-il son marché ? C’est une question pertinente, à laquelle il faudra tenter de répondre dans les prochains mois pour nous aussi, à notre échelle d’investisseur, profiter de cette tendance.

Les informations fournies dans cet article ont pour unique vocation d’être informatives. Sous aucun prétexte, elles ne peuvent être considérées comme des prestations de conseils en investissement financier ou des incitations à investir dans un quelconque produit financier. Investissons.fr a fait des recherches préalables sur les instruments et services financiers évoqués dans cet article, mais ne pourrait en aucun cas être tenu responsable, directement ou indirectement, par tout dommage ou perte causée suite à l’utilisation de ces instruments ou services. Le lecteur est le seul responsable de l’exploitation de l’information fournie et doit impérativement faire ses propres recherches avant d’entreprendre toute action d’investissement.

Lilian Aliaga

Lilian Aliaga

Lilian est titulaire d'un diplôme d'école d'ingénieur à l'ENSEEIHT de Toulouse et d'un master à l'USTH d'Hanoi au Vietnam. Il découvre le monde de l'investissement par le biais des cryptomonnaies, domaine pour lequel il se passionne très rapidement. Lilian est également rédacteur et vidéaste pour le média Cryptoast.

Nos derniers articles