L’éolien, un investissement qui a le vent en poupe !

L'éolien prend chaque année plus de place dans le mix énergétique français, alors que le nucléaire et les énergies fossiles commencent à décliner. Une croissance du marché qui s'explique notamment par des baisses de consommation dues au Covid et aux confinements, mais aussi grâce aux soutiens du gouvernement et de la population française.
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L’urgence climatique comme premier souffle de l’éolien

La rengaine est certes désagréable à entendre, mais elle n’en est pas moins vraie : le changement climatique est de plus en plus visible, et une sortie des énergies fossiles semble devenir indispensable pour atteindre la neutralité carbone. Aujourd’hui malheureusement, la majorité de la production en énergie française provient toujours du gaz et du pétrole… Pour inverser la tendance et passer à un mix énergétique totalement décarboné, l’éolien s’impose chaque année un peu plus comme une solution viable, et même largement plébiscitée.

« Si nous ne faisons rien nous allons faire face à un terrible effet ciseau avec, d’un côté, une demande électrique en forte croissance dans les prochaines années et, de l’autre, des capacités de production appelées à décliner du fait de l’arrivée en fin de vie d’une large part de notre parc actuel de production dans les prochaines décennies, à commencer par notre parc nucléaire.»

Barbara Pompili, Ministre de la Transition Écologique

En effet, selon les projections du Réseau de transport d’électricité, la demande en électricité devrait augmenter d’environ 20% d’ici 15 ans et de 40 à 50% à l’horizon 2050. Un contexte potentiellement catastrophique pour l’écologie si le développement des énergies renouvelables ne suit pas. Et parmi ces fameuses énergies « vertes » l’éolien, sur terre comme sur mer, devient naturellement de plus en plus prisé.

L’augmentation de la part de l’éolien (en bleu clair) dans la production électrique française – Source : Les Echos

 

Une croissance indéniable

Comme vous pouvez le voir, la filière éolienne a clairement augmenté sa part dans la production énergétique globale, jusqu’à devenir responsable de 7,9% de l’électricité produite en France en 2020. L’éolien est ainsi devenu la 3ème source de production d’électricité de l’Hexagone, et pourrait bien à terme passer à la deuxième place, compte tenu des reculs simultanés de l’hydroélectricité et du nucléaire.

Mais surtout, l’éolien est désormais un moteur majeur de l’industrie française. Aujourd’hui, la filière rassemble près de 900 entreprises de toutes tailles, et représente plus de 22 000 emplois répartis sur l’ensemble du territoire. En comparaison, on ne comptait que 600 entreprises en 2016, et l’augmentation des emplois créés par la filière a connu un bond de 31,5% depuis 2017.

Et si vous envisagez d’investir dans le secteur de l’éolien, vous serez probablement ravi d’apprendre que la filière enregistrait 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Soit deux fois plus qu’en 2013 ! Petit bonus, l’éolien vous permet également d’investir localement, puisque la hausse du marché se répartit de manière assez homogène sur l’ensemble du territoire français, bien que l’Île-de-France, les Pays de la Loire et la région Auvergne-Rhônes-Alpes forment le trio de tête.

L’éolien en mer (ou offshore) s’est particulièrement distingué ces dernières années, et permet même à la France de rayonner sur la scène internationale. En effet, plus d’un tiers de la production éolienne en mer d’Europe provient des eaux françaises ! Évidemment, la construction des parcs offshore situés au large de Saint-Nazaire ou en Normandie ont particulièrement contribué à l’essor de l’éolien made in France, et a encouragé la création d’entreprises liées à ce secteur. En termes d’emploi, l’offshore regroupe ainsi 20% de la main d’œuvre affiliée à l’éolien français.

La répartition des emplois créés par l’éolien – Source : Observatoire de l’éolien

 

Les Français restent favorables à l’éolien

Au gré d’une actualité riche en annonces (et parfois en polémique), l’éolien se retrouve régulièrement au centre de débats enflammés sur les capacités de la France a réussir sa transition énergétique. Horreur esthétique, production irrégulière, nuisance sonore… Pour ses détracteurs, l’éolien ne manque pas de défauts. Pourtant, ce perpétuel battage médiatique ne semble pas refléter la réalité quant à l’engouement des français vis-à-vis de l’éolien. Selon les sondages d’Harris Interactive et de Baromètre IRSN, le plébiscite de la population est assez net, y compris au sein des communes abritant un parc éolien. En effet, deux tiers des français seraient ainsi favorables à l’installation d’un parc éolien près de chez eux, et 76% d’entre eux ont une image positive de la filière. En outre, ce dernier chiffre reste identique chez les Français vivant à moins de 5km d’un parc éolien !

Ce soutien populaire n’a d’ailleurs pas échappé aux élus. Un nombre croissant de collectivités (départements, communes, régions) apportent leur soutien au développement de parcs éoliens, dans le but avoué de capitaliser à l’échelle locale sur la bonne dynamique du marché. Et sur les revenus fiscaux générés par l’éolien ! Entre les taxes foncières, les cotisations sur la valeur ajoutée des entreprises ou encore l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux, 70% des taxes et impôts versés par une société de parc éolien sont ainsi affectés au bloc communal, tandis que le département d’implantation récupère quant à lui 27% de du butin.

Ainsi, le développement d’un parc permet indirectement de financer d’autres projets locaux (réhabilitation de bâtiments, rénovation des routes, amélioration des services publics…), ce qui contribuent naturellement à augmenter encore un peu plus la côte de l’éolien auprès des populations.

La bonne image de l’éolien auprès des français – Source : ADEME Presse

 

Comment puis-je profiter du boom de l’éolien ?

Naturellement, au vu de la bonne dynamique affichée par l’éolien ces dernières années, nombreux sont ceux qui envisagent de placer leur épargne dans ce secteur. La construction d’un parc éolien nécessite en effet des sommes conséquentes, généralement chiffrables en dizaines de millions d’euros, ce qui poussent les entreprises à multiplier les sources de financements.

En tant qu’investisseur, vous pouvez participer au financement de l’éolien dès la phase développement en vous fiant principalement aux études de faisabilité, ou vous pouvez attendre que la construction effective du parc soit terminée.

Le financement participatif

Dans le premier cas, le financement participatif semble être la solution la plus simple. Les projets liés aux énergies renouvelables sont légion sur les plateformes de crowdfunding (Enerfip s’en est d’ailleurs fait une spécialité), avec des taux d’intérêts généralement compris entre 3,5 et 6% bruts par an. Notez également qu’il s’agit souvent de placements de courte durée, qui vous permettent généralement de récupérer les fruits de votre investissement en 5 ans ou moins.

L’investissement groupé

Autre moyen d’investissement, le rassemblement de citoyens. Certains choisissent en effet de se rassembler en amont de la construction d’un parc en unissant leur épargne et en l’injectant dans un projet. Il est cependant difficile d’anticiper avec précision le rendement d’un parc lorsque le projet n’est encore qu’à sa phase embryonnaire, et cela demande en outre d’entrer directement au capital de l’entreprise. Contrairement au crowdfunding, il faudra par conséquent être capable de s’impliquer sérieusement dans la gouvernance du projet choisi.

L’achat d’actions

Si vous ne souhaitez pas forcément financer la construction d’un parc mais plutôt capitaliser sur son exploitation, il conviendra plutôt d’acheter des actions. Les entreprises telles que Voltalia, EDF, Futuren, Neoen et consorts devraient ainsi figurer en haut de votre liste d’investissements potentiels, mais vous devrez bien entendu garder un œil attentif sur l’évolution des cours. Toutefois, les grandes sociétés citées plus haut sont généralement assez stables, et peuvent vous offrir de beaux rendements à court terme.

Le parc éolien de Saint-Brieuc – Source : Tout vivre en Côtes d’Armor

 

Retrouvez notre article sur le crowdfunding, ou financement participatif

La nouvelle ère de l’énergie a-t-elle déjà commencé ?

Habituellement, les grandes révolutions se produisent en deux temps. Tout d’abord de façon progressive et larvée, avant qu’un choc radical change le monde à tout jamais. Pour les questions d’écologie et de transition énergétique, la règle semble se confirmer… Un rapide coup d’œil sur la dernière décennie permet en effet de constater une augmentation continue des émissions de CO2, à l’exception de l’année 2020 (marquée par la progression du Covid et des confinements à travers le monde), avant de finalement rebondir en 2021. Le dernier sursaut avant la mort des énergies fossiles ?

En effet, discrètement, les éléments clés d’une révolution énergétique se sont mis en place. Outre les déclarations du président Biden ou la renommée planétaire de Greta Thunberg, le marché s’est finalement mis en ordre de marche, avec des milliers de milliards de dollars investis dans le développement des énergies vertes. Par conséquent, les dix prochaines années seront visiblement une période charnière pour la démocratisation des énergies renouvelables. Et parmi celles-ci, l’éolien semble avoir pris de l’avance en Hexagone. Un vent de renouveau qui pourrait bien porter les investisseurs français vers des profits aussi conséquents que vertueux.

Baptiste Vinçon

Baptiste Vinçon

Rédacteur indépendant depuis plus de 4 ans. Passionné par la vulgarisation de l'industrie, de la finance et des nouvelles technologies, Baptiste démocratise les sujets liés aux matières premières, aux marchés financiers et au développement durable.

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